14 août 2018

Jour 9 – Tokushima et la fête des fous

C'est une journée décalée, aujourd'hui. En effet, le programme de la journée se déroule essentiellement en soirée, avec en plus le fait que mon hôtel étant à une heure de train de là et que le dernier train est vers 22h.

Tokushima, ville portuaire à l'est de l'île de Shikoku est réputée pour son festival annuel: l'awa odori 阿波躍り, qui attire en trois jours pas moins d'un million de visiteurs.
C'est d'ailleurs là la raison principale de ma présence à Takamatsu : il n'y avait plus la moindre chambre à louer sur place depuis des mois et Takamatsu n'est qu'à une heure en train de Tokushima.

L'awa odori se tient du 12 au 15 août dans le cadre de l'Obon, la fête des morts japonaise, période où les esprits des ancêtres reviennent rendre visite aux vivants - c'est une fête bouddhique, mais je n'ai jamais compris comment le fait que les esprits des ancêtres reviennent soit compatible avec la notion de réincarnation.

Awa odori est une sorte de carnaval, où les habitants de la ville défilent dans une tenue folklorique en dansant.
A noter particulièrement l'étrange chapeau faisant partie d'une des tenues que portent les femmes et le fait qu'elles dansent sur la pointe des pieds alors qu'elles portent des geta, les souliers en bois traditionnels.

Pendant la danse, danseurs et danseuses chantent une chanson pour inviter les spectateurs à danser:

Odoru ahou ni 踊る阿呆に - les danseurs sont des fous
Miru ahou 見る阿呆 - les spectateurs sont des fous
Onaji ahou nara 同じ阿呆なら - puisque les deux sont aussi fous
Odorana son, son 踊らな損、損 - alors autant danser
Les danses sont très dynamiques, ce qui n'est pas un mince exploi par cette chaleur. Et la musique est terriblement entraînante.


Des estrades sont installées à divers endroits de la ville, au milieu desquelles les groupes vont défiler, mais l'accès en est payant. Et je suis bien content de ne pas avoir payé... Ce n'est en effet pas là que se déroule la vraie fête, mais bien dans les rues de la ville.
Là, les groupes se déchaînent et font de temps en temps participer les spectateurs.
C'est lä qu'est la vraie fête populaire, au milieu des stands de nourriture typique des matsuri (je peux rayer les takoyaki et les taiyaki de ma liste de spécialités à tester) et des yukata.
Parmi les règles de la fête, il en est une assez étrange: les samouraï ne peuvent pas participer. Si ils veulent danser, ils peuvent le faire chez eux, mais ils doivent garder leurs portes fermées.
De plus, il est interdit de porter masque et épée.

rédigé par Pierre - Posté dans Japon